Article paru sur musiciens.biz

Michel Gullo, un vrai artiste vrai :

Sans vouloir entonner une nouvelle fois le refrain sur la richesse de l’autoproduction et le regret de voir bon nombre d’artistes talentueux rester dans un relatif anonymat, il est des jours où ce constat semble plus injuste encore… Michel Gullo fait partie de ceux qui, s’ils en avaient l’opportunité, toucheraient immanquablement un large public. J’en veux pour preuve les quelques prix prestigieux dont il fût lauréat comme les “rencontres internationales Georges Brassens”, le prix Sacem, l’opération “coup de pouce” de Patrick Sébastien ou sa sélection aux rencontres d’Astafort avec, excusez du peu, Cabrel, Souchon et Voulzy…

Si l’on en doutait encore, il suffirait de lire les réactions laissées sur son site par des auditeurs anonymes pour s’en convaincre. Les expressions qui reviennent le plus souvent sont émotion, douceur, voyage… car avec ses mots et ses notes (aidé parfois par des collaborateurs de talent comme Régine Foucault ou Didier Guignard), Michel touche à tout coup “là où ça fait du bien”, juste entre le coeur et l’âme…

A côté de l’écriture de chansons pour d’autres artistes, Michel Gullo a autoproduit deux albums: “Plus près de toi” et “Que restera-t-il?”, ( Téléchargeables gratuitement sur son site ) qui prouvent qu’il n’est en rien prisonnier d’un style tant leurs couleurs diffèrent: pop-folk pour le (somptueux) premier, electro pour le second. Il l’avoue lui-même d’ailleurs dans le titre “Eric et moi” (non, il ne s’agit pas de votre serviteur): “J’écris comme il me plait”. Même si cette liberté peut déconcerter parfois, comme je l’ai été dans un premier temps à l’écoute de son dernier opus, les arrangements ne sont, dit-il, qu’un habillage, l’essentiel est ailleurs:
“Que l’on soit vêtu d’une tenue de soirée ou d’un simple jean, ne sommes-nous pas le même à l’intérieur? Sommes-nous meilleurs ou moins bons selon que notre apparence change? Et bien l’arrangement d’une chanson, c’est un peu pareil.”

Juste. D’ailleurs, quelque soit la forme, on retrouve à chaque fois la même poésie, la même fluidité des mots, la même voix aussi, chaude et ensoleillée qui peut avec bonheur (comme certains ici 😉 faire rimer “paroles” et “épaule”…

Et puis, comme pour se faire pardonner son escapade electro, Michel nous gratifie parfois de quelques vidéos “home made” d’une simplicité rafraîchissante. Des guitare-voix qui permettent de retrouver l’artiste “dans le plus simple appareil” comme – honteusement – souligné dans l’invite (une sacré fausse pub, je vous le dis, j’ai dû saisir le BVP) et qui démontrent que toutes les machines du monde ne procureront jamais l’émotion d’un “bout de bois” comme dirait Cabrel.

Sincéritation, humanitage et sacré talentitude, de quoi vous inviter à visiter sans attendre le site d’un “vrai artiste vrai”…

Chronique écrite par Eric Parmentier sur musiciens.biz